Titre de circulation français
Châssis n°3028606
- Dérivé d’un Chenard & Walcker bicylindre
- Utilitaire très peu courant de nos jours
- Même propriétaire depuis plus de 10 ans
- Véhicule restauré, pratique et économique
Peu connaissent l’histoire des utilitaires Peugeot surnommés affectueusement les « Nez de cochon » en raison de leur capot moteur saillant.
Après la seconde Guerre Mondiale, l’heure n’est plus à l’insouciance mais à la reconstruction. L’ingénieur Pierre-Marie Pons, fonctionnaire au sein du ministère de la Production Industrielle, lance un grand plan d’envergure pour l’automobile française. Ce plan consiste pour l’essentiel à abandonner l’automobile de luxe qui a fait sa réputation pendant l’entre-deux-guerres. L’objectif est de rationaliser le secteur, en le concentrant exclusivement sur les petites voitures de faible cylindrée et accessibles à tous, ainsi qu’aux utilitaires.
Dans cette optique, le constructeur Chenard & Walcker, autrefois l’un des plus prestigieux, va recentrer sa production afin de survivre – avec l’aide du carrossier Chausson qui a intégré son capital avant la guerre. En 1947 est proposé un utilitaire à traction avant et cabine avancée bénéficiant du moteur de la 202. À la sortie de la 203, c’est Peugeot qui récupère la production de l’utilitaire lorsqu’il absorbe Chausson, qui a elle-même absorbé Chenard & Walcker.
La firme de Sochaux peut donc proposer un utilitaire au public sans avoir à l’étudier. En résultent les D3 et D4, concurrents des Citroën Type H et Renault 1000 Kg, qui sont produits jusqu’en 1965.
Notre exemplaire est un Peugeot D4BB, c’est-à-dire un D4B avec le moteur diesel 1816 cm3 à 5 paliers de chez Indenor (filiale de Peugeot près de Lille). Sorti d’usine en avril 1963 et mis en circulation en juin suivant, c’est un exemplaire de la fin de la production bénéficiant à ce titre de quelques améliorations.
Dans les mêmes mains depuis 2013, cet utilitaire au charme d’antan a fait l’objet de nombreux soins tant au niveau mécanique qu’esthétique. Sa carrosserie a été entièrement restaurée et repeinte entre 2014 et 2015 et affiche une superbe couleur bleu foncé. La peinture est en excellent état, tout comme ses soubassements. Le moteur de ce D4BD a lui subi une rectification des soupapes en 2020 et la culasse a été refaite par la même occasion. N’ayant pas beaucoup roulé ces derniers temps il est cependant vendu sans contrôle technique.
Le poste de conduite décalé, typique de ce petit camion, est composé de deux sièges en simili gris. Il dispose en outre d’un beau volume de charge utile.
C’est par ailleurs une version fourgon tôlé, ce qui permettra de personnaliser la carrosserie à volonté, ou simplement de le garder tel quel pour profiter d’un utilitaire au charme rétro très en vogue de nos jours.
Si le Peugeot D4 n’a pas rencontré un succès notable à l’époque, c’est désormais un véhicule très peu courant sur nos routes. Avec à peine 80.000 exemplaires assemblés tout au long de sa carrière, il est beaucoup plus rare que les Citroën Type H. Sa proue toute en rondeurs lui confère un style immédiatement reconnaissable, typiquement fifties et très attachant.
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