1956 – DB HBR5
Titre de circulation français
Châssis n°821
Moteur n°1636/036571
- Authentique sportive française, éligible Tour Auto, Mille Miglia, Targa Florio…
- Historique connu avec seulement deux propriétaires depuis 1965
- Voiture complète et fonctionnelle, intéressante base de restauration
- Exemplaire à phares escamotables et équipé d’un compresseur Constantin
C’est à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale que naquit la marque Deutsch-Bonnet, fruit de la collaboration entre Charles Deutsch et René Bonnet. En 1937, les deux ingénieurs officialisent leur union en vue de proposer des autos qui associent des mécaniques simples et économiques à une science en plein essor : l’aérodynamique.
En créant la société D.B., le but est de propulser les voitures avec des moteurs faciles à obtenir, peu chers à produire et relativement simples à optimiser, et d’innover dans le profilage des caisses en vue de maximiser les performances, afin de prendre ainsi une longueur d’avance sur les circuits de compétition. Une stratégie que bien des constructeurs adoptent des années plus tard.
Une fois le cyclone du second conflit mondial passé, une nouvelle ère commence. Dès 1947, soit la même année que Ferrari, Charles Deutsch et René Bonnet proposent leurs premiers coupés au public et alignent leurs premières voitures de compétition sur les circuits, qui arborent fièrement le sigle « D.B », allant jusqu’à disputer les 24 Heures du Mans en 1949. Les voitures sont fidèles à leurs idéaux : munis de moteurs Citroën ou Panhard, les barquettes et coupés profilés ont des allures que ne renieraient pas certaines Jaguar Type-C. Pour financer leurs ambitions sportives, ils décident de commercialiser des autos adaptées de leurs voitures de course et, dès 1950, la première D.B. est présentée au Salon de l’Auto de Paris. C’est un élégant cabriolet carrossé par Jean Antem, carrossier de renom de l’avant-guerre. La formule est toujours la même : équipée d’un bicylindre Panhard de 750 cm3, la carrosserie est d’une légèreté impressionnante. Le succès de la jeune marque française est au rendez-vous, tant du côté commercial que sportif, en remportant le Tour de France Auto en 1952.
C’est au Salon de l’Automobile de Paris 1954 qu’est présentée le prototype de la D.B. HBR5 : H pour la catégorie de moteur de cylindrée comprise entre 500 et 750 cm3, B pour Biplace, R pour Route, et 5 pour la cinquième auto de série de l’histoire de la marque. Elle recèle de nombreuses innovations presque jamais vues pour l’époque, telles que la caisse autoporteuse en aluminium, les phares escamotables préservant l’aérodynamique et une ligne de caisse très basse, à l’opposé des imposants coachs des années 1950. Le modèle de série est muni d’une caisse en plastique dotée de phares carénés, lui conférant un look tout droit sorti des circuits. Produit jusqu’en 1961 sous sa version « Super Rallye », la HBR5 sera produite à environ 660 exemplaires, ce qui est un succès incontestable pour une marque aussi jeune.
L’exemplaire que nous avons la chance de présenter à la vente est une Deutsch Bonnet HBR5, qui d’après l’ouvrage de référence d’Alain Gaillard sur les automobiles DB, est sortie des chaines de production dans une version « coach » à moteur 4 CV et volant bois.
Toujours selon cet ouvrage dans lequel la voiture est référencée, elle a été livrée à un certain M. B, de Castres dans le département du Tarn le 12 décembre 1955, et immatriculée pour la première fois dans la foulée le 4 janvier 1956. Au cours de cette année-là, elle a pris part à diverses compétitions, dont le rallye Lyon-Charbonnières et de Touraine (12ème), avant d’être revendue dès l’année suivante et de faire deux passages successifs à dans les ateliers de la marque en 1957 et 1958. Par la suite, en mars 1965, elle est enregistrée dans le département du Vaucluse, avant d’être acquise en 1986 par le père de l’actuel propriétaire, alors agent Panhard dans la Drôme.
Fabriqué en 1955, ce DB qui n’a jamais été restauré bien que repeint est l’un des premiers exemplaires. Sa caisse est en polyester et il dispose des phares escamotables pour préserver son aérodynamisme. Les ajustements et alignements de carrosserie sont approximatifs, tandis que le pavillon est déformé, mais le châssis à poutre central demeure en état.
Ce coach HBR5 est mue par un moteur bicylindre à plat de type 1636 avec carburateur Weber double corps. Lequel est associé à un compresseur/surpresseur de marque Constantin. L’essai dynamique nous a permis de constater que cet ensemble mécanique monte bien dans les tours, que le faisceau électrique fonctionne et que le freinage refait il y a quelques années est efficace. Il est d’ailleurs à noter que les tambours de frein installés sont en aluminium, mais que ceux en acier d’origine sont aussi livrés avec la voiture. Les silentblocs sont à remplacer, tandis que la pompe à essence électrique, les pneus et le silencieux d’échappement sont neufs.
La carrosserie, repeinte en bleu par le dernier propriétaire, en lieu et place de la couleur blanche à bandes rouges qu’elle arborait lors de son achat en 1986, comporte de nombreux stigmates. L’habitacle est lui aussi très patiné mais bien complet. La sellerie est d’origine, le grand volant en bois et aluminium (probablement de marque Brevex) est ancien et le tableau de bord a conservé sa belle instrumentation de bord Jeager. Le compteur kilométrique affiche un peu plus de 76200 kms.
Cette émouvante DB HBR5 est désormais dans l’attente d’un nouvel acquéreur qui lui apportera les soins qu’elle mérite pour lui offrir une nouvelle jeunesse. Fort heureusement, la structure est saine et la mécanique sur cette voiture est simple, ce qui en facilitera la restauration et en réduira les coûts. Mentionnons qu’elle est également un ticket d’entrée pour le Tour Auto, le Mans Classic ou encore les Mille Miglia.
L’opportunité d’acquérir une voiture aussi rare et excitante à conduire est à ne pas laisser passer, d’autant que ses concurrentes de la même époque évoluent désormais dans des sphères de plus en plus inaccessibles.
Frais de vente : 20 %.
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